samedi 2 novembre 2013

Procès Politique

Contestation des droits électoraux
Opposée par le Gouverneur
de la Guadeloupe M. le Vicomte de la LOYERE,
aux fils d’Hindous nés à la Guadeloupe
par Henry Sidambarom 1904 – 1906
Version chronologique des faits
par. J S. 3 Juin 2013 

Les circonstances, aujourd’hui ainsi que je l’ai indiqué plus haut, m’y obligent. C’est donc moins dans l’intention de faire parler de ma personnalité que dans le but d’édifier le public de la Guadeloupe à propos de nos droits électoraux où la question de race a été agitée contre nous que j’entreprends cette publication. C’est sous le sentiment des événements de 1904-1906 que ces lignes ont été écrites.

India (orthographic projection)
Géolocalisation de l'Inde
Les Pouvoirs Publics qui avaient fait venir nos pères au lendemain de l’abolition de l’esclavage afin de remplacer les noirs que les grands propriétaires voulaient réduire, n’eurent même pas, ni les premiers, ni les fils des engagistes, un mouvement de générosité en notre faveur.

Tels ils se conduisirent envers les noirs après 1848 et 1870, tels ils viennent de se conduire envers les fils de ceux-là qui avaient continué à assurer leur domination dans le pays.

Hier, les noirs n’étaient pas dignes de la liberté et du suffrage universel, aujourd’hui les fils d’Hindous doivent être indignes au même titre que les noirs ! Et s’appuyant sur une législation désuète, erronée, inapplicable à nos milieux, nos droits étaient repoussés, contestés par ceux-là mêmes qui, somme toute, nous devaient un peu de protection, ayant été les seuls à bénéficier de l’immigration indienne, du travail de nos pères et du nôtre, car pourquoi donc et pour qui furent ils introduits ici ?... 

Était-il nécessaire de recourir à aucune immigration subventionnée ?

L’immigration officielle a cessé depuis 1885. Au double point de vue politique et social, quelle place occupons-nous dans le Pays ?

A côté des trois éléments ethniques qui composent, ici, la société coloniale, nous ne sommes même pas comptés pour former la 4ème roue du char social. Les hommes politiques1 nous ignorent, pourtant nous payons l’impôt.

Cultivateurs et agriculteurs que sont les Hindous et leurs fils, nous sommes les premiers artisans de la fortune publique.

Nous n’avons toujours été qu’une chair à sacrifice, des bêtes de somme n’ayant que des devoirs sans aucun droit. Les faibles doivent être écrasés.

Il m’est pénible de relater ces vérités.

Est-ce justice sous un gouvernement comme celui de la République ?

Cette brochure est faite pour que chacun sache que nous avons repoussé toute faveur d’où qu’elle put venir et avons résolu, ayant été attaqués, à défendre un droit incontestable que nous tenons de la loi, qui nous nous a été forcément reconnu par nos propres adversaires, poussés qu’ils ont été par l’auteur de ces lignes jusque dans leurs derniers retranchements.

Guadeloupe in France
Géolocalisation de la Guadeloupe
Elle s’adresse en outre aux ignorants, aux inconscients, aux gens de mauvaise foi, surtout à certains qui semblent avoir quelque instruction et d’autres suffisamment instruits, mais poussés ou non par l’esprit de parti ou de race, sont imbus de préjugés qui les éclaboussent.

Donc pour que nul n’en ignore.

Adversaires comme amis, afin qu’ils aient une opinion moins préconçue pour des personnes, qui sont des hommes comme eux.

Les miens pour qu’ils sachent par le travail, la conduite, l’instruction française surtout qu’ils doivent s’efforcer d’acquérir, se faire respecter, considérer des autres et devenir leurs égaux. Aux intéressés qu’ils sont, à se renseigner et à apprendre, pour qu’ils sachent répondre dans l’avenir.

est un homme politique guadeloupéen 
issu d’une famille venue de l'Inde.

il lutta toute sa vie pour
l'accession à la citoyenneté française
des travailleurs originaires de l'Inde en Guadeloupe.

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